La grève de Steveston marque un tournant dans l’industrie de la pêche en Colombie-Britannique. Pendant près d’un mois, elle unit les pêcheurs européens, autochtones et japonais. C’est le début du mouvement de syndicalisation et de l’instauration d’un prix minimum fixe pour toute la saison.
En 1900, les propriétaires des conserveries de la Colombie-Britannique forment l’Association Fraser River Canners, un collectif dont le but est de négocier le prix du poisson avec les pêcheurs et autres travailleurs de l’industrie. Cette année-là, ils offrent 15 cents par poisson pour la saison, alors qu’ils en offraient 20 l’année précédente. D’une seule voix, les pêcheurs autochtones, japonais et européens rejettent cette offre. Le 8 juillet 1900, au pic de la saison de la mise en conserve, ils joignent leurs forces et appellent les 47 conserveries de la vallée du bas Fraser à une grève générale.
Le 23 juillet, les pêcheurs japonais acceptent l’offre de 20 cents par poisson par crainte d’être évincés des logements fournis par les conserveries. Afin de les protéger des autres travailleurs qui continuent de réclamer 25 cents par poisson, les propriétaires font appel à une milice. Le régiment, rapidement appelé les « fusiliers du saumon sockeye » s’installe à Steveston.
La grève se termine le 31 juillet 1900 avec une entente entre les propriétaires des conserveries et les pêcheurs à 19 cents par poisson pour toute la saison. Ce compromis est dû en grande partie aux positions prises par les pêcheurs japonais et autochtones. Refusant de briser la grève, les pêcheurs japonais accrochent leurs filets. De leur côté, les chefs autochtones menacent de rentrer chez eux si on ne parvient pas à un accord.
La grève de Steveston marque la fin du traitement de faveur accordé à certains pêcheurs. C’est le début du mouvement syndical.